Diego Ranz

 

Diego Ranz

Formé dès l’enfance par les plus grands danseurs de Flamenco tels que La China et El Güito, il monte pour la première fois sur scène à 8 ans. Les publics andalou et parisien découvrent ce surdoué du zapateado aux côtés de sa sœur, Lucia Ranz. Ils forment le duo d’enfants prodiges surnommé « les Petits de Paris ». En parallèle, Diego s’initie à la musique en apprenant le piano des compositeurs classiques, mais aussi au théâtre aux côtés d’Ariane Mnouchkine avec une rigueur quasi mécanique. C’est dans l’ombre qu’il élabore ses premières chorégraphies et compose ses premiers morceaux. À 11 ans, sa passion se vit intimement, silencieusement, dans le secret des autres. C’est lors d’un stage de Flamenco à Mont-de-Marsan qu’il rencontre, à 12 ans, Ana Yerno. Cette nouvelle collaboration bouleversera radicalement son rapport à la danse. Auprès de cette avant-gardiste du Flamenco, Diego développe son talent virtuose et s’initie aux percussions. Comme une révélation, le Flamenco devient pour lui le point de départ, la référence rythmique, matériau fondamental qui cristallise son identité artistique.

 

Ensemble, ils collaborent pendant plus de 10 ans. Aux côtés d’Ana Yerno il partage l’affiche des deux grands spectacles AY! au Cabaret Sauvage (Paris), puis KATAKA présenté en ouverture de l’édition 2008 du Feldkirch Festival (Autriche). Touche à tout et curieux, le danseur découvre de nouvelles techniques et de nouveaux instruments. Il s’en empare afin de se les réapproprier et de les réinventer dans ses chorégraphies. Progressivement danse et musique s’associent plus étroitement dans ses propres créations. Il compose pour sa danse et danse en composant.

Enrichi de nombreuses collaborations décisives, il choisit aujourd’hui d’investir seul la scène pour donner corps aux sons et aux images qui l’obsèdent. Après deux ans passés à Berlin où il conçoit les fondements de son nouveau spectacle, Diego se retire quelques temps dans l’Andalousie de ses racines. Muni de ses instruments, il s’isole des journées entières aux confins des déserts andalous pour donner forme à sa première création. AKATOMBOY est né.

À 26 ans, Diego Ranz débute avec AKATOMBOY une nouvelle aventure. Il multiplie l’utilisation des machines électroniques les plus récentes tout en réalisant des numéros d’inspiration traditionnelle. Au-delà du Flamenco et de sa culture gitane, il s’inscrit dans une démarche artistique des plus contemporaines et trace ainsi la voie qui est la sienne : transformer son héritage pour embrasser la création.

 

Scènes

2011  AKATOMBOY créé par Diego Ranz.

2008  KATAKA créé par Ana Yerno. Présenté en ouverture du Feldkirch Festival (Autriche). Danseur soliste et participation à la chorégraphie

2007  AY ! créé par Ana Yerno. Présenté au Cabaret Sauvage, au Bataclan et à l’Espace Kiron (Paris). Tournée en France, en Espagne et au Canada. Danseur soliste et participation à la chorégraphie

2006  Zar und Zimmermann créé par Albert Lortzing mis en scène par Thomas Hengelbrock. Représentation au Philharmonique de Cologne et dans le cadre du Feldkirch Festival (Autriche). Chorégraphe et danseur en duo avec Lucia Ranz

2006  Festival Muzik’Elles, Meaux Ouverture du festival sur invitation de Victoria Abril. Duo avec Ana Yerno

2005  Festival Juste Pour Rire, Montréal Trio avec Ana Yerno et Lucia Ranz

2005  Festival de Sibiu (Roumanie) Duo avec Ana Yerno

2003  Inauguration du Salon d’Automne, Paris Trio avec Ana Yerno et Lucia Ranz

2002 – 2007  Représentations lors de soirées événementielles pour Louis Vuitton et Kenzo à Paris, Madrid, Genève, Valence.

 

Akatomboy

 

Akatomboy, un show entre la danse et la musique, dans un espace double et transversal qui s’affranchit des catégorisations. Diego Ranz, solo, y déjoue les à priori qui cimentent ces disciplines. Une autre image du Flamenco et une unique envie : conduire la danse dans les salles de concert et le concert dans les salles de danse.

Danseur, chorégraphe et compositeur, Diego Ranz se joue des percussions et du zapateado pour détourner les codes de la tradition flamenca. Le rythme, élément fondamental du Flamenco, devient pour le chorégraphe le fil conducteur à une succession de morceaux percussifs et visuels. Comme une obsession, il est la pulsation archaïque qui donne à AKATOMBOY sa puissance primale. L’artiste confronte les sonorités froides et industrielles des machines et des musiques à la chaleur des percussions acoustiques et du Flamenco. Sur une seule et même scène il réinvestit l’énergie ancestrale de la danse andalouse et des instruments traditionnels, en exécutant des performances modernes et par l’utilisation de machines électroniques.

 

L’esthétique de AKATOMBOY, elle aussi binaire, de rouge et de noir, sobre et élégante, souligne les lignes pures, leurs mouvements et les brisures qui les guettent. Cette radicalité achève de traduire la force des coups qui ricochent de la peau du tambour au sol, dans une célérité toute maîtrisée. Les instruments flanqués d’un rouge électrique sont comme des accents, des intensités lumineuses qui viennent résonner sur une scène baignée d’ombre. Solo, le chorégraphe compose un environnement sonore tiraillé entre la simplicité de sa seule présence et la matière riche et puissante que lui confèrent ses machines. Celles-ci offrent au corps abandonné dans l’obscurité d’ordonner la dichotomie de forces antagonistes : l’immédiateté d’un son, d’un geste épuré et sa démultiplication technologique qui laisse imaginer une armée d’instruments. Sonorisé des pieds au tambour, batterie humaine, homme-orchestre, l’artiste retravaille directement en live les sons qu’il produit sur scène pour les transformer en notes de musique, en construire des boucles qu’il superpose jusqu’au terme de ses chorégraphies. À peine créées, Diego Ranz fait tout s’effondrer pour retourner à son point d’impulsion  le coup premier.